Ce programme a été mis en place il y a quelques années pour aider des jeunes lycées d’Alexandra (un des bidonvilles les plus pauvres et les plus durs d’Afrique du Sud) à obtenir leur bac et à aller à l’université.
Le programme de parrainage œuvre en parallèle du programme de la St Marie School : plus vieux collège/lycée privé pour fille de Johannesburg, et également un des plus riches. Chaque année, l’école choisit les 300 meilleurs lycéens de seconde, première et terminale d’Alexandra et leur offre des cours gratuit de soutien (de math, anglais, physique, biologie…) tous les samedi matin pour les aider à obtenir leur bac.
Pour mieux comprendre l’importance d’un programme comme celui-là, il faut comprendre ce que c’est de vivre à Alexandra (source RFI - Juliette Rengeval).
Alexandra
Au départ, Alexandra devait accueillir des Blancs. Mais étant trop éloigné du centre-ville de Johannesburg (aujourd’hui déserté à cause de l’insécurité), ils ne sont pas venus et l’endroit a vite été peuplé de petits propriétaires terriens noirs. Et les Sud-Africains noirs ont continué d’affluer, parce qu’Alexandra était un township un peu spécial.
« Alexandra est devenue un township en 1912, explique Noor Nieftagodien, professeur d’histoire à l’université du Witwatersrand et auteur d’un livre sur le township. C’est une date importante parce qu’en 1913, le gouvernement fait voter la loi sur la terre, une loi inique… Selon ce texte, les Africains ne pouvaient pas posséder de terre en zone urbaine. Mais comme Alexandra était un township où les Africains pouvaient être propriétaires, ils ont pu continuer à avoir de la terre après 1913. »
Et jusqu’aux années 50, Alexandra n’était pas contrôlée directement par une autorité blanche. Cela a accentué le caractère autonome d’Alexandra par rapport à d’autres endroits. »
Cette situation atypique était très difficile à tolérer pour le gouvernement d’apartheid. Pendant des dizaines d’années, le pouvoir blanc a voulu raser Alexandra, sans succès. Mais la ville était un creuset de la culture urbaine, avec ses jazzmen, ses clubs de sports et même ses théâtres et autres cinémas... Et surtout, c'était un endroit de lutte politique contre l’apartheid. Et Alexandra a résisté.
Dans cette ville, les Africains noirs étaient moins contrôlés que dans d’autres endroits sous l’apartheid. Et cela a attiré beaucoup de monde. La densité de population y était, et est toujours, très forte : 6,91 km², population estimée entre 180 000 et 750 000 personnes. La population est également variée : 26% Zulu, 23% Sotho du Nord, 11% Tsonga, 10 Xhosa… mais 99% des habitants sont noirs.
C’est là que Nelson Mandela s’est installé, tout jeune avocat, pendant un an, en arrivant de sa province natale. Et ce qu’il y a vu l’a éveillé politiquement.
Malgré des investissements importants, Alexandra reste terriblement pauvre, sous développé, extrêmement peuplé, avec un taux de criminalité très élevé. Le township est constitué pour partie de logements en dur, et pour une autre partie de taudis. Pourtant Alexandra est à deux minutes de Sandton (ou je vis), le quartier d’affaires de Johannesburg, l’endroit le plus riche d’Afrique, avec ses boutiques de luxe et ses sièges sociaux de grands groupes.
Sizanani mentorship programme
Le Sizanani mentorship programme a pour but de trouver des parrains et marraines qui peuvent accompagner certains élèves, les conseiller et les encourager à travailler le plus dur possible et à aller à l’université.
Le programme de parrainage œuvre en parallèle du programme de la St Marie School : plus vieux collège/lycée privé pour fille de Johannesburg, et également un des plus riches. Chaque année, l’école choisit les 300 meilleurs lycéens de seconde, première et terminale d’Alexandra et leur offre des cours gratuit de soutien (de math, anglais, physique, biologie…) tous les samedi matin pour les aider à obtenir leur bac.
Pour mieux comprendre l’importance d’un programme comme celui-là, il faut comprendre ce que c’est de vivre à Alexandra (source RFI - Juliette Rengeval).
Alexandra
Au départ, Alexandra devait accueillir des Blancs. Mais étant trop éloigné du centre-ville de Johannesburg (aujourd’hui déserté à cause de l’insécurité), ils ne sont pas venus et l’endroit a vite été peuplé de petits propriétaires terriens noirs. Et les Sud-Africains noirs ont continué d’affluer, parce qu’Alexandra était un township un peu spécial.
« Alexandra est devenue un township en 1912, explique Noor Nieftagodien, professeur d’histoire à l’université du Witwatersrand et auteur d’un livre sur le township. C’est une date importante parce qu’en 1913, le gouvernement fait voter la loi sur la terre, une loi inique… Selon ce texte, les Africains ne pouvaient pas posséder de terre en zone urbaine. Mais comme Alexandra était un township où les Africains pouvaient être propriétaires, ils ont pu continuer à avoir de la terre après 1913. »
Et jusqu’aux années 50, Alexandra n’était pas contrôlée directement par une autorité blanche. Cela a accentué le caractère autonome d’Alexandra par rapport à d’autres endroits. »
Cette situation atypique était très difficile à tolérer pour le gouvernement d’apartheid. Pendant des dizaines d’années, le pouvoir blanc a voulu raser Alexandra, sans succès. Mais la ville était un creuset de la culture urbaine, avec ses jazzmen, ses clubs de sports et même ses théâtres et autres cinémas... Et surtout, c'était un endroit de lutte politique contre l’apartheid. Et Alexandra a résisté.
Dans cette ville, les Africains noirs étaient moins contrôlés que dans d’autres endroits sous l’apartheid. Et cela a attiré beaucoup de monde. La densité de population y était, et est toujours, très forte : 6,91 km², population estimée entre 180 000 et 750 000 personnes. La population est également variée : 26% Zulu, 23% Sotho du Nord, 11% Tsonga, 10 Xhosa… mais 99% des habitants sont noirs.
C’est là que Nelson Mandela s’est installé, tout jeune avocat, pendant un an, en arrivant de sa province natale. Et ce qu’il y a vu l’a éveillé politiquement.
Malgré des investissements importants, Alexandra reste terriblement pauvre, sous développé, extrêmement peuplé, avec un taux de criminalité très élevé. Le township est constitué pour partie de logements en dur, et pour une autre partie de taudis. Pourtant Alexandra est à deux minutes de Sandton (ou je vis), le quartier d’affaires de Johannesburg, l’endroit le plus riche d’Afrique, avec ses boutiques de luxe et ses sièges sociaux de grands groupes.
Sandton |
Alexandra |
Sizanani mentorship programme
Le Sizanani mentorship programme a pour but de trouver des parrains et marraines qui peuvent accompagner certains élèves, les conseiller et les encourager à travailler le plus dur possible et à aller à l’université.
Le programme commence à bien fonctionner : on est passé de 10 étudiants sur 75 acceptés à l’université en 2011 à 32 (sur 74) et 14 boursiers en 2013.
J’ai commencé l’année dernière et je marraine Ashley. Elle a 18 ans et passe son bac à la fin de l’année. Elle veut devenir professeur de science. Avec un peu de chance, elle sera acceptée à l’université et surtout obtiendra une bourse !
Ashley et moi |
Sarah (ma collegue et sa mentee) |
Malo (un autre de mes collègues) et Katlego |
Ashley et moi! |
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